New Translation: John Dewey, L’influence de Darwin sur la philosophie

Edited by Claude Gautier et Stéphane Madelrieux, French translation by Lucie Chataigné Pouteyo, Claude Gautier, Stéphane Madelrieux and Emmanuel Renault

Collection Bibliothèque de Philosophie, Gallimard, May 2016

product_9782070144624_195x320Darwin est le nom d’une révolution. Mais pour le philosophe américain John Dewey, né l’année de la publication de L’Origine des espèces, en 1859, et mort près d’un siècle plus tard en 1952, il ne s’agit pas seulement d’une révolution scientifique concernant notre compréhension des espèces végétales et animales. Il s’agit d’une révolution intellectuelle dont on n’a pas encore suffisamment pris la mesure philosophique ni tiré toutes les conséquences théoriques et pratiques : «En touchant à l’arche sacrée de la permanence absolue, et en considérant comme ayant une origine et un terme les formes qui avaient été conçues comme des types de fixité et de perfection, L’Origine des espèces a introduit une manière de penser qui, finalement, ne pouvait que transformer la logique de la connaissance, et ainsi le traitement des questions morales, politiques et religieuses.» Il n’est pas question d’appliquer telle quelle la théorie darwinienne aux problèmes que posent la connaissance, la morale, la politique ou la religion, mais d’opérer dans ces domaines le même type de volte-face intellectuelle qu’il a fallu à Darwin pour accoler ensemble les deux termes d’ «origine» et d’ «espèce».
Ces essais que Dewey réunit en 1910 montrent le caractère obsolète et inadapté d’une grande partie de notre bagage intellectuel et posent les premiers jalons, avant les grandes œuvres de la maturité, pour reconstruire les outils conceptuels dont nous avons besoin pour vivre et penser dans un monde post-darwinien. Dans leur injonction à reconstruire la philosophie en abandonnant toute quête de certitude, ils ont valeur de manifeste de l’œuvre tout entière.

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